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750 à 20 avant J.- C.

lundi 12 décembre 2005

Auteur : Yann Deberge

LA RÉVOLUTION DU FER

Vers 700 avant J.-C., les civilisations de l’âge du bronze vont s’effacer devant de nouvelles ethnies maîtrisant la métallurgie du fer, connue depuis le IIe millénaire avant notre ère par les Hittites d’Asie Mineure. Il s’agissait peut-être déjà des Celtes qui seront bientôt à l’apogée de leur puissance. Le berceau de la civilisation celtique se situe en Europe Centrale.


Du Vème au IIIe siècle avant JC, leur aire d’occupation s’étend vers les Iles Britanniques, l’Espagne, la France du Sud, l’Autriche, la Mer Noire et l’Italie centrale. Sur ces terres, les Celtes fusionnent avec les peuplades indigènes. C’est le cas des Gaulois, qui forment un élément important de cette civilisation. Seule la langue unit ces tribus qui ne forment ni une race, ni une nation, ni une ethnie, ni un état. Quoi qu’il en soit, la possession du fer assure à ces populations leur supériorité sur les terres qu’ils occupent.


Le fer est un métal facile à exploiter, bien plus répandu dans la nature que le cuivre et l’étain, et épargnant par conséquent des échanges commerciaux complexes. En outre, il est plus résistant que le bronze. c’est surtout dans la fabrication des armes que se révèle la maîtrise du minerai de fer : l’épée et les pointes de flèche par exemple ; mais aussi dans l’agriculture : les socs des araires, les houes, les pioches améliorent grandement les techniques agricoles. En effet, ces outils, plus solides et plus tranchants, permettent de travailler des sols humides ou lourds.


Cette métallurgie du fer donne naissance à ce qu’on apelle l’âge du Fer, divisé en deux périodes :
- le premier âge du Fer (de 750 à 450 avant J.-C.), que les archéologues appellent Hallstatt du nom d’un village de la haute Autriche, près de Salzbourg, où des fouilles effectuées au siècle dernier ont révélé l’existence d’une très riche nécropole - près de deux mille tombes contenant des objets en fer - liée à une mine de sel.
- le second âge du Fer (de 450 à 20 avant J.-C) dit civilisation de la Tène ou laténienne, du nom d’un site en bordure du lac de Neuchâtel, en Suisse, qui a livré des tombes d’une grande richesse, remplies d’armes, de fibules et de bijoux, et qui sert de base de référence pour les datations chronologiques.





Les villes, VIe et Ve siècles avant notre ère, coïncident avec la multiplication de sites fortifiés, depuis le centre de l’Europe jusqu’à l’ouest de la Bourgogne, où s’installe l’aristocratie princière, qui, grâce à cette position dominante, peut contrôler les voies de passage.

L’âge du fer, comme l’âge du cuivre et du bronze, fait partie de la protohistoire.


LA SOCIETE GAULOISE

Elle est essentiellement agricole. Le lin comme le chanvre sont cultivés et servent à la fabrication des tissus. Les myrtilles, le pastel ou l’airelle sont employés pour la teinture car les Gaulois aiment les couleurs vives. Pour l’alimentation, les cultivateurs produisent du blé amidonnier (riche en amidons ), de l’orge, des lentilles et des pois. Ces céréales sont consommées en bouillies et galettes, parfois agrémentées de raisins secs, de dattes ou de noix.


A sa tête, se trouve une aristocratie terrienne. Celle-ci est en relation constante avec l’ensemble du monde celtique qui possède une certaine homogénéité même s’il est composé d’une multitude de tribus indépendantes les unes des autres. Mais au début du Ier siècle avant notre ère, l’intensification des relations commerciales avec le Monde Méditerranéen va favoriser l’émergence d’une nouvelle catégorie sociale. Il va s’ensuivre une relative décadence de cette aristocratie terrienne, au moins sur le plan politique.


Les druides sont des personnages importants de la société celte et paraissent avoir été au cœur de la religion. Chefs religieux, recrutés dans la noblesse, ils règlent les pratiquent cultuelles et président aux sacrifices... En outre, ils occupent des fonctions juridiques et sont chargés de l’éducation des jeunes nobles et de la transmission des épopées. Les druides forment un " clan " avec, au sommet, un chef élu.


LA MAISON CELTIQUE

Dans toute l’Europe Continentale est de plan rectangulaire ou carré, en torchis, bois et chaume. Autour de l’habitation, des bâtiments spécialisés accueillent les activités agricoles et artisanales qui s’organisent généralement autour d’un puits, d’un grenier et d’un silo.



A la fin de la période, une structure défensive, constituée d’une levée de terre, est mise en place. On appelle ces sites des "oppida" : ils peuvent être "de hauteur", protégés par des remparts ; ou "de plaine" comme à Gondole, Etrun ou à Avesnelles (Nord). Les techniques de construction sont identiques à celles des périodes précédentes : Des poteaux de bois sont érigés verticalement et calés dans des trous creusés dans le sol. Ils sont reliés entre eux par des poutres et des chevrons.


Cependant la métallurgie du fer amène une innovation : il s’agit des clous qui donnent une plus grande solidité aux bâtiments. Les parois sont constituées d’un clayonnage de baguettes souples que vient recouvrir le torchis. Les toitures, à 2 ou 4 pans, sont couvertes de paille de roseau. C’est leur forte pente et l’épaisseur du chaume qui garantissent une bonne étanchéité. Les Gaulois utilisent l’herminette, le burin, la lime, le ciseau à bois, la gouge et la hache. Cet outillage en fer permet de multiples assemblages : assemblages en feuillure, à mi-bois et en queue d’aronde.