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Oppidum

mercredi 26 août 2015

L’oppidum de Gergovie

Oppidum de Gergovie

Dominant la plaine de 400 m environ, le plateau de Gergovie se détache remarquablement dans le paysage de la Limagne. Avec ses pentes abruptes, il apparaît difficile d’accès, donc facile à défendre.

Le sommet plat occupe une surface de 70 hectares. Sur les bordures sud et ouest, les défenses naturelles ont été renforcées par un mur en pierres sèches enserrant un blocage de pierre, dominant un à pic taillé dans le basalte d’une hauteur de 3 m ; au pied de cette paroi existe une terrasse artificielle limitée extérieurement par un autre mur.

La richesse archéologique du plateau de Gergovie a été mise en évidence dès le XVIe siècle. Le site a été proposé dès cette époque comme le lieu de la bataille livrée par César. Etayent cette hypothèse, la toponymie (un lieu habité du nom de Gergoia est attesté depuis le Xe siècle sur le flanc sud-est de la montagne) et l’archéologie.

Le plateau a en effet connu une occupation dense, apparemment étendue à la quasi-totalité de sa surface. Les vestiges en ont été révélés par des fouilles effectuées dans les années 1930 et 1940. Elles ont mis en évidence un habitat d’apparence déjà romanisée (constructions maçonnées) et deux temples entourés d’un péribole commun, qui témoignent de sa fonction religieuse. Les abondantes collections d’objets livrées par les fouilles des années 1930 et 1940, montrent en effet que le site est densément occupé pendant une période assez brève, de 70-60 avant J.-C. jusqu’à l’approche du changement d’ère. Le rôle commercial est attesté par l’origine des monnaies trouvées sur le site, ainsi que par le nombre impressionnant de tessons de céramiques d’importation. Un quartier artisanal dégagé sur le rebord sud de la dépression centrale, mais aussi d’autres découvertes en différents points du site montrent que Gergovie était un lieu de production ; des artisans travaillaient le métal, fer, bronze, argent, mais aussi l’os et le bois de cervidé. L’abondance de certaines monnaies arvernes tardives suggère la présence d’un atelier monétaire sur le site, qui peut être considéré comme le centre politique régional à cette époque, avant que celui-ci soit transféré dans la ville nouvelle d’Augustonemetum.

Notre source principale d’information est le récit de César lui-même, connu sous le nom de De Bello Gallico ( "Des guerres gauloises" ). Le général romain décrit brièvement les événements, nous livrant au passage quelques indications - trop brèves - sur la topographie des lieux et les ouvrages qu’il fit construire. Jules César utilise le terme d’oppidum pour désigner le plus singulier type d’agglomération qu’il a découvert en Gaule chevelue au milieu du Ie s. avant J.-C.

Les trois oppida de la région de Clermont-Ferrand

Oppidum de Gondole à la confluence de l’Allier et l’Auzon

Ces oppida ne ressemblent en effet en rien aux centres de peuplement des pays méditerranéens.

Ils se définissent avant tout comme de très vastes sites fortifiés, dont la superficie dépasse parfois 100 ha. Le plus souvent, l’oppidum est perché sur une hauteur, mais il peut être situé dans un méandre de rivière ou de fleuve. César indique également que l’oppidum est entouré de fortifications, remparts, murailles, ce qui montre bien l’aspect défensif d’un tel site.

Ils ont souvent joué le rôle de centre politique d’un territoire étendu, comme nous l’indiquent à la fois César et les acquis de la recherche archéologique. Certains ont accueilli une population importante et peuvent être qualifiés de véritables "villes", tandis que beaucoup d’autres semblent n’avoir connu qu’une fréquentation épisodique. Si quelques-uns sont parfois devenus par la suite des agglomérations gallo-romaines, beaucoup ont été abandonnés au moment de la romanisation, parce que leur implantation ne satisfaisait pas aux exigences de l’urbanisme romain.

Oppidum de Corent

Trois oppida sont attestés dans ce secteur : Plateau de Gergovie, Plateau de Corent, Gondole. Ils forment les côtés d’un triangle d’environ 7 kilomètres de côté. L’oppidum apparaissant normalement comme un centre politique d’un territoire de plusieurs dizaines de kilomètres de rayon, la situation rencontrée en Basse Auvergne est exceptionnelle. Les recherches archéologiques ont permis d’expliquer cette proximité, sans pour autant élucider les raisons du déplacement de ce centre politique. Elle résulte d’une grande instabilité du peuplement au Ier siècle avant J.-C. À un habitat de plaine au IIe siècle avant J.-C. réparti entre de multiples villages, se substitue au Ier siècle un regroupement massif, d’abord sur le plateau de Corent, puis sur le plateau de Gergovie qui devient le principal centre de peuplement en Basse Auvergne au milieu du Ier siècle avant J.-C., tandis que Gondole pourrait n’avoir été occupé que brièvement à la période charnière. L’épisode des oppida se clôt enfin avec la fondation d’Augustonometum, nouvelle capitale des Arvernes gallo-romains.