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Le Sanctuaire en 2006

mardi 8 septembre 2015


- Conduite du projet : Association pour la Recherche sur l’Age du fer en Auvergne
- Responsable d’opération : Magalie Garcia, assistée de Sandrine Osterlé
- Photos : Magalie Garcia, ARAFA

Les recherches nombreuses sur le site de Gergovie et ses alentours ont permis la mise au jour des éléments liés à la Guerre des Gaules mais ont aussi permis de voir que le plateau était densément occupé à l’époque romaine.
Un des bâtiments les mieux connus du site pour cette période est sans doute la zone dite « du temple ».

Ce secteur, dégagé depuis 1934 par O. Brogan et Desforges comporte deux temples ou fana (pluriel du mot fanum) entouré d’une galerie ou péribole.
Cette galerie était composée de colonnades. Ces colonnes sont construites à l’aide de quart de rond en brique et recouvertes de stuc (mortier et poussière de marbre).

Il existe une entrée monumentale à l’ouest, sans doute en raison de la présence de la voie principale qui passe devant le sanctuaire.

Les temples présentent une forme architecturale que l’on retrouve essentiellement en Gaule romaine, c’est-à-dire une pièce centrale ou cella dans laquelle se trouvait la (ou les) statues de culte, entouré d’une galerie formée de colonnade.

Ces temples sont maçonnés et les sols sont construits : construction de terrazzo (mortier et fragments de tuiles et amphores pilées).
Le temple nord présentait un sol en opus signinum dans sa cella, c’est-à-dire un terrazzo avec à l’intérieur incrustés des tesselles (cubes de pierre de couleurs différentes) formant un décor de rosace.

En 1990, J.-M. Sauget ouvre une tranchée centrale pour comprendre la stratigraphie du site (succession des couches dans le temps). Cette étude n’est pas menée à son terme et non publiée. et reste inachevée jusqu’à la reprise des travaux en 2006.

Ces temples ont été construits au Ier s. de notre ère et fonctionnent jusqu’au IIème, puis semblent abandonnés et réoccupés jusqu’au IIIème s. L’occupation antérieure reste encore à définir plus précisément.

De nouvelles recherches ont été lancées sur ce secteur, qui ont vu la réouverture de la tranchée de 1990 et dont les résultats n’avaient pas été publiés, ainsi que l’ouverture de deux sondages dans le péribole.

Le but était de tester la stratigraphie ainsi que l’état de conservation des vestiges, tout en permettant d’appréhender les techniques de fouilles des années 1930.

Tranchée A

Ce sondage est la reprise de la tranchée ouverte par J.-M. Sauget. Il s’agit d’une tranchée de 4 m de large environ, pour 40 m de long, recoupant les deux temples au centre de leur cella.

Ce sondage a permis la mise au net des diverses stratigraphies ou empilement des diverses couches pour l’élaboration des temples.

Il apparaît donc que la cella est le premier élément construit, puis vient ensuite la galerie, peut être 10 ou 15 ans plus tard, avec peut être d’abord un état de la galerie en matériaux légers.

Dans la cella du temple sud, une favissa (fosse permettant le rejet d’élément appartenant au fonctionnement du sanctuaire) conservait différents éléments d’architecture et de sculpture.

Sondage B

Ce sondage dans l’angle nord-est du sanctuaire a permis de voir que la construction de la branche nord du péribole est très complexe et présente plusieurs phases de remaniements.

Il a aussi permis de voir les techniques de fouilles utilisées dans les années 1930.

Il s’agissait à l’époque de rechercher les murs et de les suivre jusqu’à leur base. Ces murs ne sont pas démontés mais leur dégagement complet ne permet plus à l’heure actuelle de voir la liaison entre ces murs et les niveaux de sols adjacents.

De plus, il faut préciser que différents états des murs étaient ainsi mis au jour sans distinction.

Le sondage B a vu la mise au jour de trois phases de construction, permettant la création d’une galerie présentant sans doute une colonnade entre la galerie et la cour. Cette galerie présente divers niveaux de sols qui se superposent.

A l’intérieur de la cour, le sol sans doute pavé est percé par une autre favissa dans laquelle se trouve un nombre important de céramique, ainsi que de la faune, dans élément de miroir et une fibule .

Sondage C

Ce sondage a été effectué dans l’angle sud-est du sanctuaire à un emplacement où aucune fouille ancienne ne semblait avoir été effectuée.

Ce niveau est très perturbé par les structures postérieures : l’installation d’un mur de terrasse sur le mur romain, ainsi qu’une fosse moderne n’ont permis de distinguer qu’un seul mur très clairement.

Le niveau géologique étant très haut à ce niveau, la conservation n’est donc pas assurée.

Cet angle est bien moins conservé. Seules deux phases semblent pouvoir être distinguées, sans doute la construction des dernières phases a conduit à la destruction des structure antérieures.

Néanmoins, ce secteur présente une originalité. En effet, le mur de façade Est est construit à l’aide d’assises de tuiles, ce qui plaide pour une élévation en matériaux légers, et non une colonnade telle que l’on peut voir sur la façade ouest.

L’ensemble est recouvert par le niveau de démolition de la galerie, niveau composé d’éléments de la toiture effondrée en place.

Ce niveau recouvre le niveau de circulation de la galerie.