Menu

Accueil > Gergovie > La porte centrale de Gergovie

La porte centrale de Gergovie

samedi 18 mars 2017


Voici un extrait du rapport de fouille 2016 de Peter Jud, archéologue responsable du chantier.

« Les fouilles de 2013 à 2016 n’ont pas seulement permis la découverte de la porte sud, mais en plus de proposer une restitution du dispositif défensif complexe dans ce secteur clé de la ville gauloise. Cette hypothèse permettra des fouilles et sondages très ciblés pour les années à venir, afin de valider le plan de cet aménagement, unique dans le monde des fortifications celtiques.

Le mur de fortification construit en pierre sèche ne présente pas du tout la physionomie normale des remparts d’oppida de Gaule tempérée. A cette particularité s’ajoute désormais la présence très surprenante de tours en pierre et en bois, et d’une voie dallée. Par contraste, l’architecture du bâtiment de la porte suit exactement le modèle standard appliqué partout dans le monde celtique.

La construction de la fortification et de la porte, achevée certainement avant les événements de 52 av.n. è, représente sans doute une partie intégrante d’un grand projet urbanistique : la création d’une "vraie ville". La découverte de la grande place dallée confirme que ce projet de ville ne se limitait pas à la construction d’une fortification. Le dallage de cette place, d’un poids estimé de près de 3000 tonnes,
témoigne d’un effort collectif extraordinaire de la communauté gergoviote. Pour le moment, cette espace public correspond à un hapax, une attestation isolée.
Le phasage provisoire, établi sur la base de la stratigraphie, confirme que ce projet urbain appartient aux tout premiers temps de l’occupation.

Le site n’était pas, comme on l’a longtemps cru, un modeste village gaulois se développant peu à peu pour ne devenir une ville qu’au début de l’époque gallo-romaine.

L’hypothèse que Gergovie n’était, à l’époque de la guerre des Gaules qu’une fortification vide, doit également être abandonnée. »

Le rempart ne suit plus le bord du plateau, il est dévié pour former une sorte d’entonnoir et permet ainsi aux archers placés sur les côtés de défendre l’accès à la porte.



Suite à ses travaux l’archéologue Peter Jud propose une conception plausible de l’état de la porte pendant la guerre des gaules


Vue générale


Cette porte est aussi protégée par deux galeries surplombant une cour ouverte qui débouche sur une autre série de portes.


Une tour de défense plus élevée et construite en pierres complète ce dispositif.





Vue arrière de la porte (de l’intérieur de l’oppidum).


Le rempart était lui aussi muni d’une protection en bois


Pour voir une vidéo montrant une restitution de cette porte cliquer ici
Réalisation 3D Lucien Andrieu